À Camors, le sabotier Jean Boutros travaille le hêtre avec respect

Dans le cadre d’une reconversion professionnelle, Jean Boutros, 46 ans, s’est installé à la saboterie de Camors (Morbihan) fin 2022. Un choix qui le comble et qui lui permet d’associer profession et passion. Le public pourra découvrir la fabrication des sabots lors de visites commentées qu’il propose gratuitement à partir du jeudi 25 juillet.

Assis sur une grume de hêtre, Jean Boutros présente une paire de sabots qu’il vient de fabriquer.
Assis sur une grume de hêtre, Jean Boutros présente une paire de sabots qu’il vient de fabriquer. | OUEST-FRANCE

Ouest-France Publié le 20/07/2024 à 20h03

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Les gens d’ici

Dans le cadre d’une reconversion professionnelle, Jean Boutros a découvert un métier qu’il est visiblement heureux d’exercer à Camors (Morbihan), celui de sabotier.  Il m’a fallu tout apprendre de A à Z, et je continue d’apprendre encore aujourd’hui », confie celui qui fait partie des trois derniers sabotiers de Bretagne, les deux autres étant à Saint-Pol-de-Léon (Finistère) et Belle-Isle-en-Terre (Côtes-d’Armor).

Si la commune de Camors a compté 80 sabotiers entre les deux Guerres, Jean Boutros est le seul aujourd’hui.  Quand je rentre le matin dans mon atelier, je suis accueilli par un nuage qui sent à la fois le bois et la fumée, quel bonheur. J’ai hâte de découvrir le fumage et le séchage de la nuit. C’est une vraie rencontre avec la nature. 

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Respect du matériau

Ce qui guide Jean Boutros dans son travail, c’est le respect.  Le respect du matériau que je travaille, à savoir le hêtre, qui m’est fourni par l’Office national des forêts (ONF), avec un approvisionnement qui provient de tout le Grand Ouest. Et tout est utilisé dans la grume (section de tronc débarrassé des branches). Après avoir prélevé les morceaux de tronc, qui deviendront sabots, le professionnel met de côté tout ce qui ne peut pas servir : le bois qui ira pour le chauffage, la sciure pour le fumage de poissons, saumon entre autres, et les copeaux, utilisés pour le fumage de la charcuterie et de l’andouille. Et le respect des personnes qui portent les sabots qu’il fabrique. Pour ceux qui auraient une appréhension à les porter, Jean Boutros ne manque pas d’arguments :  Certains pensent que le sabot, c’est lourd, que ça fait mal au pied, mais c ’est un isolant total, on n’y a jamais trop chaud, ni trop froid .

Le morceau de bois brut, qui, après le travail du professionnel, devient un sabot terminé. | OUEST-FRANCE

Du sur-mesure

De plus, il ajuste le sabot au pied de celui qui va le porter, ce qui est toujours confortable.  Si une personne souffre d’un hallux valgus, par exemple, je lui demande de me marquer à quel endroit son pied la fait souffrir. En creusant ce qui est nécessaire, le pied est à l’aise. De plus, C’est anti sudation, un vrai confort.  Le sabot, pendant un certain temps dénigré, retrouve un réel intérêt.  Pour aller au jardin, ou soigner ses poules, ou encore déposer des restes au composteur, c’est facile de les enfiler. Et on les enlève au retour, sans salir.  Pour permettre au maximum de personnes de porter des sabots, Jean Boutros en fabrique de toutes pointures :  J’en ai fait jusqu’au 49 .

Le sabotier fournit le Puy-du-Fou où  70 paires sont prêtes à partir . Il sera présent comme chaque année à la fête des Vieux métiers, à Kéroguic, à Baud, le 15 août 2024.

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C haque jeudi, à partir du 25 juillet, et tous les jeudis du mois d’août, à 18 h, visite commentée du travail de sabotier. Prévoir une heure. Gratuit. Possibilité de stationnement à proximité de la saboterie au 47, rue de la Forêt, à Camors. 40 places, uniquement sur réservation. S’inscrire par mail à : ausabotcamorien@gmail.com

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